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La culture Kanak

  • Article très largement inspiré de l'exposition au
  • 5 août 2015
  • 8 min de lecture

L'histoire de Nouvelle Calédonie en quelques dates:


  • 1100 av. J.C. : Découverte de la NC en pirogue.

  • XVIIIème siècle: Première relation avec les Européens

  • 1774: James Cook aborde des îles de NC, suite à un cyclone il disparaît

  • 1828: Jules Dumont explore les îles Loyauté, il en dresse la carte sans mettre un pied à terre!

  • 1845: Évangélisation des kanaks, la religion catholique n'est acceptée que sur les îles La délimitation de tribus et nominations de celles-ci et leurs chefs mais interdiction de circuler en dehors de leur arrondissement

  • 24 septembre 1853: La France, sous Napoléon III prend possession au nom de la France mais des rivalités avec l'Angleterre perdurent jusqu'en 1854.

  • 1864: Importation de condamnés pour construire les ponts, routes. L'Île était une sorte de bagne.

  • 1878: Révolte d'Ataï, grande figure du mouvement contre les colons La population d'indigènes baisse et l'économie grimpe grâce à la main d’œuvre océanique et asiatique.

  • 1890: La colonisation libre ne fonctionne pas ; pour pousser celle-ci, le gouvernement offre le transport et un lopin de terre pour chaque expatrié et chaque bagnard libre. Cependant ces terres étaient aux kanaks, ils en sont privés.

  • 1863: Jules Garnier,géologue, était venu pour chercher de l'or mais il découvre l'or vert ; le nickel.

  • 1915: 1200 personnes, en majorité kanak, sont mobilisés pour combattre en France. 1/4 des hommes ne revient pas en mai 1919.

  • 1917: En parallèle, il y a une grande révolte des kanaks contre la colonisation. La NC devient une base arrière pour les forces Américaines pendant la 2nde Guerre Mondiale pour les batailles du Pacifique. Les américains créent des aérodromes et apportent une philosophie de vie qui inspire beaucoup de sympathie aux kanaks.

  • 1946: Le Code de l'indigène est valable jusqu'à sa nomination TOM. C'est la fin de l'indigénat. La Constitution leur donne le droit d'être régis par les coutumes dans certains domaines.

  • 1956: Test de statuts et processus de décolonisation, création de réformes. Cela évolue sous le slogan « 2 couleurs, 1 seul peuple » Création du Parti Union Calédonienne (UC) dirigé par Maurice LeNormand (député politique jusqu'en 1970)

  • 1972: Après l'euphorie de l'Or Vert, la Nouvelle Calédonie connaît une forte récession, qui s'accompagne de revendications indépendantistes.

  • 1977: Jacques Lafleur fonde le rassemblement RPC et NCFR qui devient RPCR.

  • 1979: Création du Front Indépendantiste (FI) qui deviendra plus tard le Front de Libération National Kanak Socialiste (FLNKS)

  • 1980: On note une hausse de la violence.

  • 1981: Assassinat de Pierre Declercq, secrétaire général et membre de l'UC

  • 1984: Boycott des élections

  • 22 avril 1988: un commando prend en otage 27 gendarmes et s'empare d'armes diverses

  • 5 mai 1988: La grotte d'Ouvéa, où se réfugient les rebelles, est prise d'assaut par l'armée. Entre les deux tours des élections présidentielles. 19 preneurs d'otages sont tués ainsi que deux militaires. A voir: « L'ordre et la morale », Film de Mathieu Kassovitz

  • 1988: Sous l'égide de Michel Rocard, les accords de Matignon sont signés et institue trois provinces ; Nord, Nouméa, les Îles.

  • 2015-2018: Décision de leur indépendance


La culture Mélanésienne en quelques (...) mots:


<< La Nouvelle Calédonie compte 8 aires coutumières (Djubea capone, Xracuu, Ajiaro, Hotmawa, Drehu, Nengone, Iaai, Tokanod). Celles-ci utilisent 28 langues différentes et 11 dialectes. Les aires coutumières sont réparties en communes et districts. Cela a été décidé selon les territoires coutumiers des grandes chefferies des tribus. 2 sénateurs par aire sont élus par le Conseil Coutumier. Il y a 16 sénateurs au total.

Conseil Coutumier : Conseil District + Conseil des Anciens

Conseil des Anciens : Regroupe les Chefs de Clan désignés par le droit d'aînesse


Un ensemble d'individus est une Famille. Une famille a un Chef de Famille pour le représenter.

Un ensemble de famille est un Clan dirigé par le Chef de Clan. Il existe deux types de clans ; le clan terrien : ceux qui possèdent initialement les terres sur le territoire coutumier. Si ils sont amenés à migrer ils deviennent un clan assis. Il y a de nombreux clans dans les tribus, chacun sa spécificité ; Clan des Chefs, Clan Porte-parole, Clan Gardien, Clan Igname …

Un ensemble de clans est une Tribu dirigée par un Chef de Tribu.

Un ensemble de Tribus est un District. Chaque District également appelé Grande Chefferie est dirigé par le Grand Chef. C'est la personne qui a l'autorité la plus élevée sur une/plusieurs tribus. Les territoires sont répartis en District.



L'Homme: La Terre et le Nom


La société kanak est une société patriarcale, elle se perpétue par les lignées des Hommes et des Clans. Le nom du clan est donné à la femme durant son mariage avec sa nouvelle famille.

La terre est reliée à la personne, son rôle, sa personnalité. C'est très important car cette même terre va le nourrir en igname. L'homme doit maintenir la vie dans le clan. Il est redevable, en gestes coutumiers et en Paroles, au clan maternel si le sang coule ou si la vie s'arrête.


La Femme : Le Sang et la Vie


Le sang et la vie de chacun lui vient de sa filiation matriarcale et de ses oncles coutumiers. La femme doit quitter la tribu pour créer de nouveaux liens par des chemins coutumiers aboutissant à des mariages. Elle apporte le sang et la vie au clan de son époux car elle va procréer sur sa terre d'adoption.

L'oncle maternel souffle sur les organes du nouveau né ; les oreilles et le nez. Il a la responsabilité de veiller sur l'enfant jusqu'à sa mort. Il occupe une position sacrée. On lui doit un respect oral. Il a une place importante dans les cérémonies coutumières.


Cycle de la vie


Le monde des esprits, la conception : la conception et la gestation se font dans le monde de l'obscurité, celui des ancêtres.​


La naissance ou retour à la vie de l'esprit: Le nom se transmet de génération en génération. Sa filiation patriarcale nom et la terre sont donnés dès sa naissance. Le prénom kanak est donné par le nom de son ancêtre ; cela lui apportera une part de son aura dans la vie du nouveau né. L'oncle maternel souffle sur les organes du nouveau né ; les oreilles et le nez.


De l'adolescence à l'âge adulte: Pour les hommes; ils conservent leur première barbe jusqu'à la cérémonie du 1er rasage qui marque l'âge d'être marié et la place dans la tribu. L'homme est une force de travail. Il entre dans le monde adulte.

Pour les femmes; ce sont les premières menstruations qui marquent le début de sa vie d'adulte. Accompagnée par ses sœurs et cousines, elle va à la mer afin de se purger et doit boire des « médicaments ». A partir de ce moment, elles peuvent fréquenter des hommes. Elles sont considérées comme des jeunes femmes jusqu'à leur mariage.


Le mariage:

les échanges coutumiers représentent et scellent les liens entre les deux clans. C'est un tournant dans la vie du couple. Ils déterminent leur position au sein du clan et de la tribu. Ils ne fréquentent plus les jeunes. Le jeune homme devient le chef de famille avec les responsabilités que cela engendre. Le mariage a lieu sur le territoire de l'homme. La mariée reste désormais avec les femmes, elle a une importante responsabilité de nourrir et de s'occuper du foyer.



Sage: aux environs de 60ans, que ce soit hommes ou femmes, ils deviennent les vieux ou les sages. Il n'y a pas de rite particulier. Ils deviennent les personnes les plus proches des ancêtres.





La mort / Le deuil: c'est le moment où le corps et l'esprit se séparent. L'esprit du défunt rejoint les esprits par un chemin mystique selon les aires coutumières. Le corps lui, se pourrit et nourrit la terre selon le cycle de la vie.



La Case


La case est un symbole de la culture kanak. Le poteau central représente l'aîné, le chef. Il assure le lien avec le monde des ancêtres. Les poteaux sont le symbole des clans. « Ils restent autonomes mais rayonnent avec l'aîné ». Le cercle situé au plafond est synonyme d'harmonie, d'égalité des échanges. Les autres éléments qui composent une case sont les individus qui créent l'unité dans cette société. La porte est composée de chambranle afin de chasser les mauvais esprits. Le dernier élément qui achève la construction de la case est la flèche faîtière.



Le Mythe


Il se transmet de manière orale en devenant Parole. Cela est le fondement du clan ; C'en est l'axe central et les mémoires de l'Homme.


Faire la coutume - Respect et humilité

Parler, c’est s’abaisser dans le respect et l’humilité afin de surélever son auditoire. C'est pour la même raison que les portes des cases sont basses. Cela oblige à se baisser lorsque on y pénètre et ainsi montrer son humilité.

Le chef ou l'aîné est la personne qui présente les cérémonies coutumières, il a un rôle important dans la tribu, et de ce fait aussi dans les cérémonies, quelles qu'elles soient. Le discours coutumier est édicté par le chef, qui représente la Parole des esprits. Il n'y a aucune trace écrite de ces discours, il est seulement transmis oralement.

L'acte coutumier est un processus d'échanges de dons et contre-dons entre familles, clans et chefferies, afin de faire perdurer les liens qui les unissent. Lors d'un acte coutumier, la place de chacun est rappelée ainsi que son double rôle tant du côté maternel que paternel.

Chaque grand moment kanak possède sa cérémonie, ce sont des rituels (naissance, mariage, mort). Mais un simple bonjour, un pardon, une demande, une présentation de groupe ou une visite dans une famille éloignée est sujet à une coutume. Un discours permet de présenter le pourquoi de la coutume, on dépose

son geste (manou, igname, tabac, monnaie) et on dit la Parole. Le geste sera accepté par un contre-don et une Parole. "Les coutumes suivant l’événement majeur emprunteront le chemin inverse de l’aîné vers l’individu par une succession d’actes coutumiers."

La cérémonie coutumière sera préparée plusieurs semaines ou plusieurs mois à l’avance. La parole aura circulé entre les différents groupes afin de préparer cette cérémonie. Les coutumes déposées selon le rang de l’individu vers l’ainé, constituent le fondement de cette grande coutume. Lorsqu’elle s’officie, l’acte peut se résumer en plusieurs étapes.


La Parole: L’acte et le discours coutumiers naissent de la Parole. Celle-ci est l’incarnation de l’esprit de l’Ancêtre. Elle dicte l’origine dans un discours généalogique. Elle présente l’Homme, et son clan dans le temps et l’espace.


Entrer: Le premier acte sera la demande de l’hospitalité. Il permet de passer la porte et de franchir les limites d’un territoire coutumier pour y être accepté et accueilli. Dans les rapports entre les clans où lors de grandes cérémonies, ce premier geste donne le droit d’entrer pour déposer la coutume principale. La limite physique de l’entrée du territoire sera souvent marquée symboliquement par un portique végétal.

En contre-exemple, une personne représentant son groupe peut déposer un simple geste à son ainé ou à son chef pour signifier la venue de membres de sa famille dans son foyer et donc sur le territoire de la tribu.

Une fois l’acte d’entrée effectué, il n’est plus nécessaire de le répéter sauf si une longue période s'est écoulée.


Se présenter: La Parole nourrit les individus en récitant l’origine des clans et donne la place à chacun en faisant d’eux des hommes. Elle dit qui on est et d’où on vient. Celui qui la porte est en contact direct avec les esprits et reste la seule personne physique représentante de cette Parole. Il proclame le discours généalogique.


Représenter: Dans le discours coutumier, le porteur de la parole invective la foule pour la pousser à répondre en ferveur. Sa main et sa gestuelle sont la représentation de la Parole donc de l’esprit. Il porte aux nues son propre clan, mais aussi tous les clans qu’il représente. Chacun des groupes présents est appelé symboliquement en utilisant le totem, ou les éléments naturels. Ainsi, les clans alliés sont nommés dans l’espace et le temps lors de l’échange.


Donner: Dire la Parole, c’est aussi la donner. Elle se scelle et se matérialise par un objet concret, et lorsqu’elle est ainsi reçue, elle pourra être transmise, montrée et donnée à son tour à son ainé, à son chef, ou dans un chemin inverse vers les membres de son groupe.

Donner, c’est aussi partager la nourriture ou participer par une valeur monétaire symbolique à ce qui sera consommé ensemble.


Recevoir: Lorsque la parole et le geste sont transmis, ils sont acceptés en retour par un premier geste de reconnaissance de ce qui a été donné. Il est suivi d’une parole prononcée par l’orateur et d’un contre-don qui viendra sceller les liens et la cohésion des clans dans une harmonie de partage et d’échange. >>




 
 
 

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